Promouvoir l’égalité de genre dans le cadre de la paix et de la cohésion nationale est une action cruciale. Dans cette optique, les directeurs centraux et régionaux du ministère de la Cohésion Nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté (MCNSLP) ont participé à un atelier de renforcement des capacités sur l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité (FPS). L’événement, organisé par la Direction de la Qualité et Genre, s'est tenu le 16 octobre 2024 au Cabinet au Plateau, avec pour thème : « L’Agenda Femmes, Paix et Sécurité et sa mise en œuvre en Côte d’Ivoire ».
« L’inclusion des femmes dans les processus de décision est essentielle non seulement pour la justice sociale, mais aussi pour le développement et la sécurité », a déclaré Doho Patricia, Conseillère Technique représentant la ministre Myss Belmonde Dogo. Elle a aussi insisté sur l'importance de l’égalité des sexes comme un levier indispensable pour une paix durable, tout en exhortant les participants à s’approprier les contenus de cette formation pour les appliquer efficacement.
La formatrice, Dosso Mafelina, secrétaire générale du Réseau Paix et Sécurité pour les Femmes de l’Espace CEDEAO Côte d’Ivoire (REPSFECO), a quant à elle présenté l'importance de l’Agenda FPS. Elle a également souligné que cet agenda met l'accent sur les besoins spécifiques des femmes afin de les impliquer davantage dans les initiatives de consolidation de la paix, de prévention des conflits et de reconstruction post-conflit. Cette formation s’est déroulée en quatre modules.
Dans le premier module, la formatrice a mis en lumière l'origine de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, adoptée en 2000. Cette résolution a marqué un tournant historique en reconnaissant l'impact des conflits armés sur les femmes et l'importance de leur participation aux processus de paix. Elle repose sur quatre piliers : participation, prévention, protection et redressement, intégrant ainsi une perspective de genre dans ces domaines. La résolution a été largement influencée par les femmes africaines, notamment à travers la Déclaration de Windhoek (Namibie) fait savoir la formatrice.
Dans la seconde partie de l’atelier, Madame Dosso a abordé les défis de paix et de sécurité en Afrique, soulignant l'impact des conflits armés sur les femmes et les filles. L'Afrique, malgré sa richesse culturelle, demeure le continent le plus touché par les conflits, en particulier en Afrique de l'Ouest. « Ces conflits, souvent qualifiés de "conflits ethniques", cachent des causes plus profondes, telles que la colonisation, la pauvreté, l'exploitation des ressources et les tensions géopolitiques. »
Au cours de la troisième partie de l’atelier, les opportunités et priorités pour l'Afrique dans le cadre de l'Agenda FPS ont été explorées. L'égalité des sexes est au cœur de cet agenda, qui vise à établir un équilibre des relations de pouvoir, à garantir l'accès à la justice et à la santé sexuelle. L’Agenda recadre le rôle des femmes, les considérants non seulement comme des victimes, mais aussi comme des actrices clés dans les processus de paix.
Enfin, la formatrice a présenté les avancées des cadres réglementaires, législatifs et institutionnels en Côte d’Ivoire pour la mise en œuvre du Plan d’Action de la Résolution 1325 des Nations unies. La Côte d’Ivoire, premier pays africain à adopter ce plan, a connu un premier plan d’action de 2008 à 2012, suivi d’un deuxième plan en cours (2023-2028), visant à renforcer la participation des femmes dans les domaines de la paix et de la sécurité.
À la clôture de l’atelier, les participants ont exprimé leurs recommandations pour améliorer l’intégration des femmes dans les initiatives de paix et renforcer la mise en œuvre de l’Agenda FPS en Côte d’Ivoire. Akmel Judith, Directrice de la qualité et du Genre a salué l’engagement des directeurs et sous-directeurs présents, soulignant que « cet atelier marque une étape clé pour que les femmes soient reconnues comme des actrices essentielles de la paix et du développement ».
Cet atelier de formation a non seulement permis de renforcer les compétences des responsables du ministère, mais a aussi ouvert la voie à une collaboration plus étroite entre les différentes structures pour créer une société plus inclusive et équitable.