Les leaders communautaires et religieux, les associations de femmes et les élèves de Bondoukou ont été sensibilisés sur les avantages du maintien de la jeune fille dans le cursus scolaire. C’était lors du lancement de la campagne « Stronger Together », ce lundi 03 octobre 2022, à l’espace du centre culturel de la ville. La Ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, Myss Belmonde Dogo, présidant de la cérémonie, avait à ses côtés les autorités administratives, coutumières et éducatives. A ces derniers et aux populations, elle a réitéré son engagement de renforcer le plaidoyer en faveur de l’éducation de la jeune fille.
En Côte d’Ivoire, le Gontougo a un des plus haut taux de grossesse en milieu scolaire. 314 cas de grossesses ont été enregistrés au cours de l’année scolaire 2021-2022, dans cette région. Bondoukou est la ville la plus touchée par le phénomène, dans tout le pays. Une tendance que la Ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, Myss Belmonde DOGO souhaite inverser.
« Oui, mes papas de Bondoukou, je reviendrai ici dans un an pour faire le bilan de cette campagne « Stronger Together », pour le changement de comportement à l’égard de la jeune fille, parce que en réalité c’est vous qui la portez. Les guides religieux, les chefs de communautés vous devez faire en sorte que Bondoukou ne soit plus cité quand on parle de grossesses en milieu scolaire et de retard des jeunes filles.» : a-t-elle exhorté, ce lundi 03 septembre, au cours de la cérémonie de lancement de la campagne Stronger Together, sous l’égide du Projet d’autonomisation de la jeune fille, le Projet SWEDD.
« Cette opportunité revient de droit à chaque jeune fille, droit d’aller à l’école, droit vivre ses rêves et ses passions. Oui mamans de Bondoukou, vos filles peuvent devenir des ministres, des directrices, des procureurs. Il suffit de leur donner leurs chances et de croire en elles » : a renchérit madame la Ministre.
La Ministre de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté a montré son parcours professionnel comme exemple, pour faire comprendre aux populations qu’elle ne l’aurait jamais réussies si les pesanteurs socio-culturelles avaient entravées ses rêves de jeune fille en démontrant que : « Je ne parlerai pas de chance mais juste une citoyenne ayant bénéficié de ses droits fondamentaux ».
la campagne régionale « Stronger Together » s’est assignée comme objectif, sur l’ensemble des 9 pays qui portent le projet SWEDD, d’assurer la continuité des interventions en faveur des populations vulnérables et de renforcer le plaidoyer à l’endroit de la jeune fille et du leadership féminin. « Il s’agira ici à Bondoukou et dans la région du Gontougo en général, pour les acteurs et leaders communautaires, religieux et associatifs de s’impliquer en prenant une part active dans cette campagne de sensibilisation qui sera ‘’offensive’’, afin que la jeune fille acquiert des compétences de vies courantes, sur la santé reproductive, la sexualité, pour leur permettre de grandir normalement » : a indiqué la ministre de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté.
Les jeunes filles de Bondoukou, par la voix de leur porte-parole partagent elles aussi les aspirations de la ministre Belmonde Dogo. Yao Grace a surtout dénoncé des incommodités infrastructurelles qui ne favorisent pas de bonnes conditions de travail dans leur vie scolaire. Grace a sollicité la construction de toilettes genrées, des clôtures pour la sécurité des élèves, celle des jeunes filles notamment.
Touré Lassina, Coordinateur du Projet SWEDD en Côte d’Ivoire a présenté la stratégie de communication de Stronger Together, prévue sur les 6 prochains mois dans plusieurs régions du pays. C’est une planification qui prévoit des rencontres de proximités avec les leaders communautaires dans ces régions. Sur le plan national, la campagne sera soutenue en plus, par les médias et des supports de communication desquels un single a été conçu pour l’occasion.
Le Conseil Régional du Gontougo contribue à la campagne sur son territoire, à travers l’appui alimentaire octroyé à certaines jeunes filles, pour les maintenir sur les bancs de l’école, afin qu’elles poursuivent leurs études convenablement.