Pour réussir le pari de l’autonomisation de la jeune fille et les défis liés au projet SWEDD, la Ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, appelle l’ensemble des leaders religieux à jouer leur rôle afin d’assurer une synergie d’actions entre eux. C’est essentiellement l’appel lancé ce lundi 13 juin 2022, à Yamoussoukro, à l’ouverture de l’atelier de restitution nationale à la formation des leaders musulmans à l’université Al Azhar en Egypte sur les thématiques du SWEDD. Une activité que Myss Belmonde juge très importante car contribuant à l’éveil des consciences et le changement sociétal et comportemental des populations.

Cet atelier facilité par l’Alliance des religieux pour la Santé Intégrale et la Promotion de la Personne Humaine (ARSIP) a pour objectif principal de trouver un consensus sur la position de l’Islam concernant la santé maternelle et des adolescents, la planification familiale, le genre, la violence basée sur le genre y-compris les mutilations génitales féminines, le mariage des enfants, la poursuite de l'éducation formelle des filles, l'autonomisation sociale et économique des femmes dans leur foyer et dans leur communauté, et le dividende démographique.

« la formation des leaders musulmans à l'université Al Azhar en Egypte sur des thématiques qui touchent plus globalement à la santé sexuelle de la fille et à son autonomisation, en rapport avec les préceptes religieux constitue une chance pour la réussite du projet SWEDD » révèle la Ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté rappelant que le projet SWEDD, vise à améliorer la santé des femmes, des filles et à leur donner la possibilité de saisir toutes les opportunités afin de contribuer à leur bien-être, celui de leur famille et de leur communauté.

« Nous attendons de cette restitution un renforcement de la contribution des institutions religieuses et coutumières aux efforts du Gouvernement. » a réitéré Myss Belmonde DOGO avant de remercier les formateurs venus de l’Université Al Azhar en Egypte qui ont bien voulu accompagner la Côte d’Ivoire dans la réalisation des objectifs du SWEDD en renforçant les capacités des guides religieux. « Le rôle des guides religieux est prépondérant car ils contribuent à l’éveil des consciences et le changement sociétal et comportemental des populations. » a reconnu la Présidente de l’atelier Myss Belmonde Dogo.  

Dans son intervention, elle n’a pas manqué d’exprimer toute sa reconnaissance et celle du Gouvernement aux partenaires du SWEDD, notamment la Banque Mondiale ainsi que l’UNFPA qui appuient et qui continuent de soutenir les religieux afin de réussir les défis liés aux questions de la population en Côte d’Ivoire.

Pour le Président de l’Alliance des Religieux pour la santé Intégrale et la Promotion de la Personne Humaine (ARSIP), ce renforcement apporté par les consultants en Egypte a permis aux leaders musulmans ivoiriens de mieux comprendre les textes religieux sur les différentes thématiques du SWEDD. Lesquels textes qui selon lui, favoriseront la promotion de la santé des femmes et des filles et aussi le dividende démographique. « A travers cette formation, nous veillerons à la création de cet environnement propice pour l’épanouissement de nos filles et femmes » rassure le Pasteur Isaac Zirignon.

Dans la même dynamique, Cécile Compaoré Zoungrana, Représentante Résidente de l’UNFPA en Côte d’Ivoire, a souligné le rôle central des guides religieux pour l’autonomisation de la femme et de la jeune fille. « Le rôle des guides religieux est essentiel pour l’équilibre, le bien-être spirituel et social de leurs fidèles, de leurs communautés et de l’ensemble de la société. Leur contribution à l’élimination des nombreux défis auxquels nos populations font face, notamment dans le secteur de la santé de la reproduction, de l’égalité de genre et des violences basées sur le genre n’est plus à démontrer. » soutient-elle.

Aussi, elle espère que ces enseignements basés sur la religion et les recommandations issues de cet atelier contribueront à renforcer l’action de plaidoyer des religieux auprès des décideurs et d’orientation et de conseil auprès des populations cibles.

Au menu de cet atelier de restitution, les consultants internationaux de l’Université Al Azhar ont fait une présentation sur la position de l’Islam concernant chacune des thématiques du SWEDD et les textes de loi en Côte d’Ivoire.

Cette rencontre qui referme ses portes le 15 juin prochain va déboucher avec les leaders musulmans, sur l’élaboration d’une feuille de route sur les dispositions institutionnelles. Ces dispositions devraient faire partie intégrante de leur organe de décision, et également accélérer les actions de sensibilisation au niveau communautaire  pour le changement de comportement des populations.

L’atelier de restitution nationale de la formation des leaders musulmans à l’université Al Azhar en Egypte sur les thématiques du SWEDD enregistre la présence des représentants des fédérations islamiques en Côte d’Ivoire comme le Conseil Supérieur des Imams (COSIM), le Conseil Suprême des Imams, Organisations et Structures Sunnites en Côte d’Ivoire (CODISS), des leaders d’associations féminines, autorités administratives et chefs coutumiers.