Michael Lapsley, prêtre anglican sud-africain et ancien opposant du régime de l’apartheid a fondé en 1998, l’Institut de guérison des mémoires. Un réseau international qui a pour vocation d’écouter, partager et réfléchir pour mieux comprendre, gérer et panser les blessures du passé des personnes victimes de crises et toutes formes de violences. Handicapé à la suite d’un attentat durant la période de cette ségrégation raciale, cet artisan de paix et de réconciliation de renommée mondiale continue de faire connaitre cette approche pour le rétablissement des personnes concernées et l’apaisement du climat social.
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Défenseur des droits de l’homme depuis les années 70 en Afrique du Sud, son pays d’accueil, Michael Lapsley débute son combat auprès des élèves abattus, détenus et torturés.
Expulsé du pays en septembre 1976 pour ses actions devenues gênantes pour le régime de l’apartheid, il part s’installer au pays voisin le Lesotho, où il devient membre de l’ANC, le parti sud-africain dont l’idéologie est de défendre les intérêts de la majorité noire au détriment de la minorité blanche. C’est de là que son activisme contre la ségrégation raciale s’amplifie. A cette époque, Michael Lapsley parcourt plusieurs communautés religieuses pour s’opposer à l’apartheid et défendre la liberté des peuples noirs.
Dans les années 80, il se retrouve au Zimbabwe, suite aux répressions policières au Lesotho ayant causé la mort de 42 personnes. Trois mois après la libération de Nelson Mandela, leader du Congrès National Africain (ANC), Michael Lapsley est victime d’un colis piégé dont l’explosion lui a arraché les deux mains et un œil en 1990.
Cependant, cet attentat qui vient transformer sa vie ne l’a pas empêché de poursuivre sa lutte pour la justice sociale. « Nous avons lutté contre le régime de la ségrégation raciale en Afrique du Sud et il a fallu guérir, se réconcilier et se retrouver les uns les autres » évoque le Prêtre anglican sud-africain d’origine néo-zélandaise.
Dès son retour en Afrique du Sud en 1993, il devient aumônier du Centre de traumatologie pour les victimes de violence et de torture au Cap. L’homme décide de consacrer sa vie à aider les victimes de blessures émotionnelles, psychologiques et spirituelles infligées par la guerre, les violations des droits humains et d'autres situations traumatisantes du fait de l’apartheid en Afrique du Sud. Ce qui l’a conduit à la création, en 1998, de l’Institut de la guérison des mémoires qui a permis à beaucoup plus de sud-africains de raconter leurs histoires dans des ateliers où ils se remettent de leur traumatisme. « Quand j’ai été blessé, j’ai perdu mes mains, mais il me reste encore beaucoup de choses à faire puisque je suis toujours en vie, car la guérison des mémoires est aujourd’hui une thématique importante de l’humanité (…) des expériences douloureuses laissent en chacun de nous de mauvais souvenirs. Et cela peut nous détruire si nous les gardons dans notre fond intérieur. » a-t-il confié.Â
Ayant des représentations au Luxembourg et à New-York aux Etats-Unis, cet institut accompagne aussi des réfugiés, des personnes vivant avec le VIH/SIDA, des victimes de violences basées sur le genre et des détenus. « Notre vocation est de nous ériger en guérisseur, non pas en posant les mains sur les personnes, mais pour créer des espaces pour qu’elles partagent leurs histoires en leur permettant de sortir d’elles. Plus elles guérissent, plus, elles pourront travailler pour la transformation de la société » explique Michael Lapsley.
Cette démarche a été sollicitée au Rwanda quelques années après le génocide de 1994, aux Etats Unis, en Amérique Latine et dans des pays d’Europe et continue de s’étendre à toutes les régions du monde, notamment en Afrique francophone.
« Chacun de nous a une histoire à raconter, on peut trouver la guérison de plusieurs manières dont l’écriture » soutient-il.
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Il est auteur de plusieurs ouvrages dont le plus célèbre est intitulé « Guérir du passé », A travers cette œuvre autobiographique, Lapsley amène à faire comprendre au commun des mortels en général et aux personnes victimes de violences, de tortures ou toutes sortes d’oppression en particulier, que le handicap n’est pas une fatalité. Et que toute personne vivant dans cette situation a besoin de l’autre pour se sentir humain et guérir mutuellement tout en les conviant à ne pas se laisser détruire par la haine, l’amertume et le désir de vengeance.
Ce prêtre anglican est diplômé de l' Université nationale du Lesotho et de l' Université du Zimbabwe . Il a reçu une distinction du gouvernement de la Nouvelle-Zélande, son pays d’origine, pour ses services rendus aux communautés d'Afrique australe.
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