03 mars 2011 – 03 mars 2024, 13 ans que la Côte d’Ivoire se rappelle encore des 07 femmes tuées au cours d’une marche pacifique à Abobo pendant la crise post-électorale. La commémoration de ces « héroïnes de paix » a donné l’occasion à la Ministre de la Cohésion Nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté Myss Belmonde DOGO d’exhorter les populations à cultiver les valeurs de paix, de pardon et de cohésion. Elle avait à ses côtés Kandia Camara, Présidente du Sénat, Maire d’Abobo et des membres du Gouvernement.
C’est une période sombre dans l’histoire de la Côte d’Ivoire qui ne peut passer sous silence. Pour Belmonde DOGO, commémorer le 03 mars participe du devoir mémoriel républicain. Tout en exprimant sa compassion et sa solidarité aux parents des défunts, la Ministre de la Cohésion Nationale de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté témoigne la reconnaissance du Gouvernement aux familles des victimes décédées et vivantes pour avoir décidé de tourner le dos à ce passé douloureux. « Merci parce que vous avez pardonné, merci parce que vous continuez de pardonner. Et c’est grâce à votre pardon accordé à vos bourreaux que la Côte d’Ivoire est en paix. Votre pardon nous enseigne qu’une Nation ne se construit pas par la transmission d’un héritage de haine » justifie-t-elle.
Poursuivant, elle assure aux populations que dans l’optique de prévenir d’éventuelles récidives, son département ministériel ayant en charge la thématique de la cohésion nationale entend multiplier les actions de sensibilisation au vivre ensemble pacifique dans le respect des différences. L’objectif est d’éviter les discours de haine, source de plusieurs crises. Et cela peut être possible si et seulement si les populations acceptent d’être des acteurs inlassables de paix et de cohésion nationale. « Chères populations, c’est dans la Nation, que nous devons trouver les ressources nécessaires pour défendre la vision de paix et du vivre ensemble. Renforçons notre cohésion dans notre diversité, demeurons unis et prions pour la paix en Côte d’Ivoire ». lance la Ministre Belmonde DOGO.
Un message soutenu par Kandia Camara, Présidente du Sénat, Maire de la commune d’Abobo. Elle a rendu un hommage à ces femmes qu’elle qualifie de « Combattantes de la démocratie et de la liberté ». Kandia Camara a aussi prêché le pardon aux parents des victimes décédées et vivantes de toutes les crises survenues en Côte d’Ivoire. « Certes, il est difficile d’accepter certaines situations et d’oublier, mais allons au pardon. A défaut de l’oubli, laissons venir le pardon. Aucune Nation ne serait se construire et prospérer durablement si elle ne fait pas du pardon son compagnon quotidien ».
En retour, les parents et proches de victimes ont décidé de s’inscrire dans la vision du Chef de l’Etat, celle de faire de la Côte d’Ivoire un pays uni et de vivre ensemble en dépit de tout ce qu’ils ont enduré ces dernières décennies. « Avec le temps, nos blessures commencent à se refermer. Nous décidons de tourner la page. Le sacrifice de nos parents ne fut pas inutile. Notre Nation prospère, vit dans l’harmonie et le développement est tangible » souligne Ouattara Gnonzié, représentant des parents des victimes tout en remerciant le Gouvernement pour son soutien indéfectible à leurs côtés depuis la survenue de cette tragédie.
En marge de la commémoration des 13 ans de la tuerie des 07 femmes à Abobo, la pose de la première pierre d’une stèle en la mémoire des victimes de la crise post-électorale a eu lieu sur le site de la marche.
Aux dires de la Ministre de la Cohésion Nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté Myss Belmonde DOGO, Abobo est à ce jour, la première commune qui va recevoir la pose d’une stèle avec des fresques murales. Elle précise par ailleurs que cette action est différente de celle du Président de la République. Une stèle sera érigée au niveau national et chaque localité ayant connu les affres de la crise en sera dotée.