Leaders communautaires, jeunes, associations de femmes et chefs traditionnels de la Sous-préfecture de Kagbolodougou décident à l’unisson de mettre en pratique les valeurs de tolérance et de paix entre toutes les communautés. De ce fait, ils tournent définitivement dos à la violence. C’est l’engagement pris le 19 juillet 2024 à l’occasion d’une cérémonie de sensibilisation suite à un conflit ayant entrainé des dégâts corporels et matériels dont la résidence du sous-Préfet saccagée.
« Au nom de toute la jeunesse de Kagbolodougou, nous demandons pardon au Sous-Préfet pour l’acte déshonorant posé par des individus surexcités. C’est la première fois, qu’une telle situation survient dans notre localité, mais nous ferons en sorte que cela ne se reproduise plus » a regretté Yéo Nawa, responsable de la jeunesse de la Sous-Préfecture de Kagbolodougou. Comme lui, toutes les forces vives, ayant pris conscience du tort causé à l’autorité administrative et aux autres victimes ont bien voulu se faire pardonner pour cet acte répréhensible.
Mais qu’est ce qui explique un tel engagement des populations de Kagbolodougou ? Les faits remontent au 16 juin 2024 où un conflit a opposé les initiés au Poro aux enseignants d’un établissement de ladite localité. A la suite de ces échauffourées, l’on note la résidence du Sous-Préfet saccagée, 3 blessés dont les deux enseignants et un gendarme notamment.
Suite à cette situation de crise, une sensibilisation des populations de Kagbolodougou s’impose d’où la présence ce jour d’une délégation du Ministère de la Cohésion Nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté. Au nom de la Ministre Belmonde DOGO, Professeur Bamba Abdoulaye, Directeur de la Prévention et de la Gestion des Conflits a véhiculé des messages de paix, de tolérance et de vivre ensemble dans l’optique de préserver la cohésion sociale, le respect des autorités et des traditions des communautés. Dans la foulée, il fait savoir aux populations que chacune d’entre elles devra jouer sa partition pour éviter la résurgence d’un tel événement. « Le Poro par essence est une tradition qui enseigne les valeurs morales et l’acte posé par ces jeunes rame à contre-courant avec ses principes. Vous devez préserver votre tradition considérée comme le socle de la cohésion dans la société. C’est pourquoi vous devez être des protecteurs pour vos enseignants que d’être leurs bourreaux » a-t-il martelé aux jeunes.
Aux chefs traditionnels et aux parents, il leur est demandé d’apprendre aux plus jeunes tous les contours de la tradition pour éviter toute sorte de dérives due à l’ignorance ou à la méconnaissance de certaines valeurs culturelles. « Chers parents, vous êtes porteurs de la flamme de la paix que vous devez transmettre aux enfants (…) N’ayez pas peur de les conseiller ».
Dans la dynamique de renforcer la cohésion au sein des communautés, le Directeur de la Prévention et de la Gestion des Conflits invite les communautés allogènes et allochtones au respect des traditions des populations autochtones.
Des messages qui ne sont pas tombés dans des oreilles de sourds en ce sens que toutes les populations comme un seul homme se sont engagées à mettre en pratique les valeurs de tolérance, de pardon et surtout de vivre ensemble prônées par le Chef de l’Etat.