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SWEDD / Atelier de restitution de la formation des leaders religieux : Les participants espèrent des impacts sur les vulnérabilités de la jeune fille

14 Juin 2022
  

A l’occasion de l’atelier de restitution nationale de la formation des leaders musulmans à l’Université Al Azhar d’Egypte sur les thématiques du SWEDD qui s'est tenu du 13 au 15 juin à Yamoussoukro, plusieurs participants se sont prononcés sur les questions liées au mariage précoce, la scolarisation et le maintien des filles à l’école, la planification familiale et l’excision.

L’excision est un crime et les auteurs de cette pratique doivent subir la rigueur de la loi selon Karidja Ouattara, la représentante de l’Association des Femmes Musulmanes de Côte d’Ivoire (AFMCI). Pour elle, c’est une pratique ancestrale qui faisait croire aux parents qu’elle était obligatoire tout en ignorant les conséquences néfastes sur la santé des jeunes filles. « Nos parents l’ont pratiqué pendant plusieurs années car ancrée dans leurs us et coutumes. En plus de sensibiliser contre cette pratique, il faut passer à la répression.  La loi est formelle sur cette pratique » a-t-elle martelé avant d’évoquer que la participation des leaders religieux dans la lutte contre ce fléau serait une bonne initiative pour accentuer la sensibilisation et la prévention d’information des personnes concernées.

Diarra Siaka, Secrétaire exécutif du Conseil Suprême des Imâms, Organisations et Structures Sunnites (CODISS), s’est plutôt penché sur le mariage précoce. Selon le leader religieux, les textes en Islam sont formels. « L’Islam ne voit pas d’inconvénients sur le fait de marier une fille avant l’âge de la majorité, cependant elle doit avoir ses premiers rapports sexuels à partir de l’âge de la puberté » a-t-il indiqué avant de reconnaitre que cette injonction religieuse n’est pas en réalité respectée. Ce qui débouche à une sexualité précoce. « Il est aussi important de reconnaitre que la contraction des mariages précoces a un impact négatif sur la santé sexuelle et reproductive des filles et adolescentes. Car il est difficile de s’assurer que la jeune fille n’ait pas de rapport sexuel avec son homme avant l’âge de la puberté une fois le mariage scellé » ajoute-t-il.  

Diarra Siaka ajoute que les textes en Islam sont en phase, avec les défis liés aux différentes thématiques du Projet SWEDD notamment la planification familiale et la scolarisation des jeunes filles, pourtant la réalité est tout autre sur le terrain. A l’en croire, ce paradoxe s’explique par la méconnaissance et la mauvaise interprétation des textes religieux en la matière. « Nous saluons l’initiative du Projet SWEDD d’associer les leaders musulmans pour relever tous ces défis. Car toutes ces thématiques abordées ne vont pas à l’encontre de la religion. Nous sommes prêts à apporter notre pierre à l’édifice afin de lever tous les obstacles qui constituent un frein à l’épanouissement des jeunes filles dans nos communautés » souligne le Secrétaire exécutif du CODISS.

Konaté Moussa, lui, est membre du Conseil Supérieur des Imâms (COSIM), au département de la femme, de la famille et de l’enfant. Il souhaite un réajustement des textes religieux sur le mariage précoce en raison de tous les dangers qui l’entoure afin de trouver un équilibre.

Pour les Chefs coutumiers, l’éducation et l’alphabétisation sont les seuls palliatifs aux questions de mariage précoce, aux mutilations génitales féminines et tous les maux qui sont un obstacle à l’autonomisation et au bien-être des jeunes filles.

Quant à Zacharia Coulibaly, représentant le Chef de Canton de Korhogo, par ailleurs Premier Vice-Président de la Chambre des Rois et Chefs traditionnels, la planification familiale n’est pas respectée dans nos communautés en raison du manque d’informations des populations. Pour lui, intensifier les actions sur l’éducation et l’alphabétisation serait la seule alternative.  « Il faudrait que les ONGs aident davantage le Gouvernement dans la promotion de l’alphabétisation des filles et même dans l’éducation des parents. Ce sont des moteurs qui permettent de catalyser les questions de planning familial et tous les problèmes sociaux pris en compte par le projet SWEDD » recommande Zacharia Coulibaly.

Toutes les parties prenantes à cet atelier de restitution nationale de la formation des leaders musulmans sur les thématiques du SWEDD espèrent que les conclusions issues de ces travaux permettront de renforcer des opportunités socioéconomiques faites aux filles et aux femmes en vue du dividende démographique.


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